par Claude Mauguier » 22 juin 2018, 15:22
BONHOMME a écrit : ↑22 juin 2018, 12:33
A titre personnel, et donc très subjectif, il me paraît.. incohérent d'indiquer la qualité de la téléphonie mobile pour des refuges, cabanes, abris, alors qu'on y vient avec un vieux fond d'esprit d'aventure (Où bien, je me suis trompé de site ??). Qualité indiquée en grosses lettres bien grasses et soulignées : question de vie ou de mort ?
Il me semble pertinent et indispensable de savoir où trouver de l'eau, si on doit compter sur son matelas gonflant pour ne pas trop mal dormir, etc...
Mais ne pas pouvoir lâcher son portable (c'est souvent lui qui te lâche en premier, par le froid, le réseau très faible, etc..), c'est effectivement un TOC (trouble obsessionnel compulsif, ainsi qu'expliqué par Y. Maugier) : "tu as du réseau ?" "Où tu te mets pour ça ?), "Mais quel réseau as-tu ?". "Mon sms (ou mms..) ne passe pas ".
Il faut bien concevoir le caractère angoissé de ces échanges, limite addiction.
C'est tout, ce n'est pas grave, juste un peu incohérent, voire risible.
Mon cher BONHOMME. Je me suis toujours passé de portable, jusqu'au jour (en 2001) où les Gendarmes du PGHM de Savignac (Ariège), alors que je les informais de mon itinéraire et du temps prévu pour l'accomplir, m'ont posé cette question : "avez-vous un portable...?". Ma réponse négative les avait poussés à me faire part de la mésaventure d'un skieur alpiniste s'étant retrouvé peu de temps auparavant dans le versant ouest du Carlit, les deux chevilles
brisées alors qu'il s'était effondré dans une anfractuosité invisible où il était resté coincé...on devine dans quel état ! Sans son portable, il crevait.
Le dit portable a fonctionné et il n'a fallu qu'une demi-heure à l'hélico pour le récupérer et l'évacuer sur Foix (ou Toulouse, je ne sais plus).
Je mets au défi quiconque de qualifier cette mésaventure de "risible".
Comme je pars du principe que l'on ne vit pas uniquement pour soi mais aussi pour ceux qui partagent notre vie, j'ai pensé que jouer les surhommes puristes et indifférents au sort, ne pouvait se défendre que de la part des saints, des héros, des égoïstes ou des imbéciles.
Donc, je continue d'emporter ce truc haïssable bien sûr, mais auquel il
se pourrait qu'un jour je doive ma survie.
Et je persisterai à signaler, pour chaque cabane que je visite, la présence ou non de ce
moyen de survie en cas de gros pépin.
En toute chose il existe une légitimité qui tient à la façon de l'accomplir. Que les parlottes et ragots des plaines urbanisées envahissent les vies de certains, on le sait, et on l'ignore. C'est juste une question de morale personnelle et de conscience de ce qui vaut ou ne vaut pas d'être accompli.
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A titre personnel, et donc très subjectif, il me paraît.. incohérent d'indiquer la qualité de la téléphonie mobile pour des refuges, cabanes, abris, alors qu'on y vient avec un vieux fond d'esprit d'aventure (Où bien, je me suis trompé de site ??). Qualité indiquée en grosses lettres bien grasses et soulignées : question de vie ou de mort ?
Il me semble pertinent et indispensable de savoir où trouver de l'eau, si on doit compter sur son matelas gonflant pour ne pas trop mal dormir, etc...
Mais ne pas pouvoir lâcher son portable (c'est souvent lui qui te lâche en premier, par le froid, le réseau très faible, etc..), c'est effectivement un TOC (trouble obsessionnel compulsif, ainsi qu'expliqué par Y. Maugier) : "tu as du réseau ?" "Où tu te mets pour ça ?), "Mais quel réseau as-tu ?". "Mon sms (ou mms..) ne passe pas ".
Il faut bien concevoir le caractère angoissé de ces échanges, limite addiction.
C'est tout, ce n'est pas grave, juste un peu incohérent, voire risible.
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Mon cher BONHOMME. Je me suis toujours passé de portable, jusqu'au jour (en 2001) où les Gendarmes du PGHM de Savignac (Ariège), alors que je les informais de mon itinéraire et du temps prévu pour l'accomplir, m'ont posé cette question : "avez-vous un portable...?". Ma réponse négative les avait poussés à me faire part de la mésaventure d'un skieur alpiniste s'étant retrouvé peu de temps auparavant dans le versant ouest du Carlit, les deux chevilles [b][u]brisées[/u][/b] alors qu'il s'était effondré dans une anfractuosité invisible où il était resté coincé...on devine dans quel état ! Sans son portable, il crevait.
Le dit portable a fonctionné et il n'a fallu qu'une demi-heure à l'hélico pour le récupérer et l'évacuer sur Foix (ou Toulouse, je ne sais plus).
Je mets au défi quiconque de qualifier cette mésaventure de "risible".
Comme je pars du principe que l'on ne vit pas uniquement pour soi mais aussi pour ceux qui partagent notre vie, j'ai pensé que jouer les surhommes puristes et indifférents au sort, ne pouvait se défendre que de la part des saints, des héros, des égoïstes ou des imbéciles.
Donc, je continue d'emporter ce truc haïssable bien sûr, mais auquel il [i]se pourrait [/i] qu'un jour je doive ma survie.
Et je persisterai à signaler, pour chaque cabane que je visite, la présence ou non de ce [b]moyen de survie[/b] en cas de gros pépin.
En toute chose il existe une légitimité qui tient à la façon de l'accomplir. Que les parlottes et ragots des plaines urbanisées envahissent les vies de certains, on le sait, et on l'ignore. C'est juste une question de morale personnelle et de conscience de ce qui vaut ou ne vaut pas d'être accompli.