par Claude Mauguier » 08 mai 2019, 13:44
** Post scriptum 4 **
Et puis on en est arrivé aux bunkers de métal et de verre contemporains... On ne va pas faire l'historique complet d'un phénomène qui s'est répandu depuis le XIXe siècle aussi bien en mer qu'à la montagne d'ailleurs. Un port, de nos jours est envahi par les embarcations dites de "plaisance", ne sortant au mieux qu'une fois par an, qui donnent aux dits ports tous les traits d'un quelconque parking, la tôle des bagnoles étant remplacée par le plastique des bateaux, au détriment des embarcations de travail, lequel tend à disparaître d'ailleurs. Sans parler des plages, expositions de merguez grillées à point, avec "Rayban" et chapeaux de paille.
Le bourgeois a inventé le "loisir", histoire d'occuper les temps morts de son existence mécanique et désormais connectée, alpinisme ou autre (tous "sports" confondus en fait). Remèdes à l'inactivité, nécessité de vaincre les effets de la sédentarité, soucis esthétiques, mimétisme social, etc. le tout bien loin de bâtir une solidarité effective avec les autres, avec le monde dans sa totalité. Bref, on donne libre cours au narcissisme ordinaire, au "compétitif", au "dépassement", au désir de voir et d'être vu, tous critères directement issus des "impératifs" de la production, qu'elle soit mentale ou concrète.
D'où l'utilisation réitérée du principe de "conquête" (d'un sommet, d'une paroi, d'une renommée) auquel s'est référée depuis l'origine la fréquentation de la montagne. Pour faire court, on fera remarquer que toute conquête se fait au détriment de l'objet conquis, allant même jusqu'à sa destruction (allez le demander aux Indiens d'Amérique toutes tribus confondues). Toutes les conquêtes, sportives, militaires, économiques, se sont soldées par des catastrophes matérielles, humaines, morales. Mais qu'à cela ne tienne, on se débrouille toujours pour peaufiner mine de rien les instruments de celles-ci, par exemple les refuges pour ce qui concerne la montagne, comme si de rien n'était. Ainsi chaque année, des armées de zombies partent "conquérir" le Mont Blanc à la queue leu-leu, déposant çà et là leurs immondices, y compris quelques cadavres dans le couloir d'accès au Goûter... Pour la plus grande joie des tiroirs-caisses de Chamonix.
Alors, les refuges dans tout ça ? Des abcès de fixation, des opportunités de commerce, des points d'attraction, toujours plus énormes, "suréquipés", confortables (mais il y a contradiction entre cette dernière caractéristique et le milieu intrinsèquement hostile qu'est l'altitude), qu'on voudrait faire croire "équitables" à grand renfort de technologies "douces" et de vocabulaire édifiant...
Un refuge est trop petit ? C.A. Pinelli a donné l'unique option en accord avec le milieu montagnard : on le ferme ou on le détruit, puisque sa surpopulation constitue bel et bien la preuve d'un risque pour l'intégrité du milieu. Ou alors, on en reste à la dimension d'origine, ainsi la cabane de la Gandegg, qui offre 44 places depuis 120 ans et n'a pas de refuge d'hiver. C'est la seule solution tolérable.
http://www.refuges.info/point/2360/gite ... ndegghtte/
Et on nous rebat les oreilles avec l'équipement "nécessaire" de la montagne, le "développement durable", cet oxymore, cette imposture totale ! L'hypocrisie de toutes ces démarches saute aux yeux...ou alors on attend des preuves du contraire.
On notera que les initiateurs de ce projet n'ont encore rien dit de bien clair sur leurs intentions concrètes...
A suivre ?
[u]** Post scriptum 4 **[/u]
Et puis on en est arrivé aux bunkers de métal et de verre contemporains... On ne va pas faire l'historique complet d'un phénomène qui s'est répandu depuis le XIXe siècle aussi bien en mer qu'à la montagne d'ailleurs. Un port, de nos jours est envahi par les embarcations dites de "plaisance", ne sortant au mieux qu'une fois par an, qui donnent aux dits ports tous les traits d'un quelconque parking, la tôle des bagnoles étant remplacée par le plastique des bateaux, au détriment des embarcations de travail, lequel tend à disparaître d'ailleurs. Sans parler des plages, expositions de merguez grillées à point, avec "Rayban" et chapeaux de paille.
Le bourgeois a inventé le "loisir", histoire d'occuper les temps morts de son existence mécanique et désormais connectée, alpinisme ou autre (tous "sports" confondus en fait). Remèdes à l'inactivité, nécessité de vaincre les effets de la sédentarité, soucis esthétiques, mimétisme social, etc. le tout bien loin de bâtir une solidarité effective avec les autres, avec le monde dans sa totalité. Bref, on donne libre cours au narcissisme ordinaire, au "compétitif", au "dépassement", au désir de voir et d'être vu, tous critères directement issus des "impératifs" de la production, qu'elle soit mentale ou concrète.
D'où l'utilisation réitérée du principe de "conquête" (d'un sommet, d'une paroi, d'une renommée) auquel s'est référée depuis l'origine la fréquentation de la montagne. Pour faire court, on fera remarquer que toute conquête se fait au détriment de l'objet conquis, allant même jusqu'à sa destruction (allez le demander aux Indiens d'Amérique toutes tribus confondues). Toutes les conquêtes, sportives, militaires, économiques, se sont soldées par des catastrophes matérielles, humaines, morales. Mais qu'à cela ne tienne, on se débrouille toujours pour peaufiner mine de rien les instruments de celles-ci, par exemple les refuges pour ce qui concerne la montagne, comme si de rien n'était. Ainsi chaque année, des armées de zombies partent "conquérir" le Mont Blanc à la queue leu-leu, déposant çà et là leurs immondices, y compris quelques cadavres dans le couloir d'accès au Goûter... Pour la plus grande joie des tiroirs-caisses de Chamonix.
Alors, les refuges dans tout ça ? Des abcès de fixation, des opportunités de commerce, des points d'attraction, toujours plus énormes, "suréquipés", confortables (mais il y a contradiction entre cette dernière caractéristique et le milieu intrinsèquement hostile qu'est l'altitude), qu'on voudrait faire croire "équitables" à grand renfort de technologies "douces" et de vocabulaire édifiant...
Un refuge est trop petit ? C.A. Pinelli a donné l'unique option en accord avec le milieu montagnard : on le ferme ou on le détruit, puisque sa surpopulation constitue bel et bien la preuve d'un risque pour l'intégrité du milieu. Ou alors, on en reste à la dimension d'origine, ainsi la cabane de la Gandegg, qui offre 44 places depuis 120 ans et n'a pas de refuge d'hiver. C'est la seule solution tolérable.
http://www.refuges.info/point/2360/gite-d-etape/Cabane-de-la-Gandegg-Gandegghtte/
Et on nous rebat les oreilles avec l'équipement "nécessaire" de la montagne, le "développement durable", cet oxymore, cette imposture totale ! L'hypocrisie de toutes ces démarches saute aux yeux...ou alors on attend des preuves du contraire.
On notera que les initiateurs de ce projet n'ont encore rien dit de bien clair sur leurs intentions concrètes...
A suivre ?